Outre le risque évident de propagation du virus et les problèmes de sécurité, la COVID-19 a provoqué des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement, des problèmes de cybersécurité et a contribué au durcissement des marchés dans ce secteur.
Il a également exacerbé des problèmes préexistants tels que la pénurie de talents et les préoccupations liées à la sécurité des conducteurs.
Pour que leurs entreprises restent rentables, les acteurs du secteur doivent être conscients de ces risques et être prêts à y faire face. Voici les risques critiques auxquels le secteur des transports est confronté en raison de la pandémie de COVID-19.
1) L’abandon des cargaisons
Un des effets négatifs de la pandémie de COVID-19 est le nombre alarmant de cargaisons abandonnées. Les activités mondiales sont imprévisibles, et certaines personnes prennent la décision consciente de ne pas poursuivre les expéditions si elles estiment que le résultat ne sera pas positif.
Bien que les annulations aient toujours fait partie du modèle commercial de l’expédition, la situation s’aggrave. Les annulations peuvent être irritantes lorsqu’il s’agit de denrées périssables qui vont bientôt perdre toute valeur. Certains destinataires abandonnent leur cargaison pour cause de faillite, autre conséquence de l’impact dévastateur du Covid-19 sur les économies locales et mondiales. Il y a aussi les transporteurs et les agents logistiques qui n’ont pas encore pris en charge leurs responsabilités administratives. Cela signifie que le fret n’est pas pris en charge correctement et qu’il n’est pas enlevé au bon moment.
2) Mesures sanitaire et la peur des transports
Au fur et à mesure que les ordres de rester chez soi ont été émis, les entreprises de transport se sont vraiment divisées en deux voies.
Tout d’abord, celles qui s’occupent du transport de produits se sont bien portées ; les achats de panique ont entraîné un besoin accru de transporter des biens de consommation à travers le pays. Les entreprises de transport qui transportaient du fret, principalement des biens de consommation et des biens manufacturés, se sont donc retrouvés dans une position très favorable.
En revanche, les entreprises de transport de personnes ont souffert économiquement, car les gens ont commencé à renoncer aux services de covoiturage et aux transports publics de peur de contracter le virus.
Qu’il s’agisse des compagnies de limousines avec chauffeur ou des services de covoiturage, ces entreprises sont vraiment en difficulté. À titre indicatif, le nombre de passagers d’Uber a baissé de 75 % cet été par rapport à la même période en 2019.
3) Perturbations de la chaîne d’approvisionnement
Les entreprises de camionnage ont peut-être bien tiré leur épingle du jeu durant la pandémie, mais les perturbations des chaînes d’approvisionnement ont rendu quelques-uns de ces gains inégaux, car certaines usines ont été contraintes de fermer en raison des épidémies de COVID-19. Et sans chaîne d’approvisionnement, les camionneurs n’ont rien à transporter.
Bien que la pandémie soit à l’origine de plusieurs des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, la plupart, sinon la totalité, de ces pénuries auraient pu être évitées grâce à de bonnes pratiques de gestion des risques.
Créer des redondances au sein d’une chaîne d’approvisionnement et travailler avec plusieurs fournisseurs peut permettre aux entreprises de camionnage de continuer à fonctionner, même si l’un de leurs clients doit fermer ses portes.
4) Cybersécurité
Les mesures en santé publique, notamment celle de rester à la maison ont poussé de nombreuses entreprises à travailler à distance, y compris celles du secteur des transports.
Alors que des industries comme le camionnage exigent que certains employés partent sur la route, ceux qui occupaient des emplois de bureau dans le secteur ont pivoté vers le travail à distance, souvent avec peu de préparation et un manque d’infrastructure informatique appropriée.
Le manque de préparation à un environnement entièrement numérique a fait des entreprises de transport des cibles de choix pour les cybercriminels.
Les problèmes de cybersécurité qui existaient déjà dans de nombreuses entreprises de transport ont été exacerbés par le fait que les pirates informatiques ont profité de l’inquiétude suscitée par la pandémie de COVID-19 pour s’introduire dans les systèmes informatiques par le biais d’escroqueries par hameçonnage et d’attaques par cyber-rançons.
5) Sécurité
Comme d’habitude, les préoccupations en matière de sécurité restent primordiales pour le secteur des transports.
Pendant la pandémie, la sécurité a pris une toute nouvelle signification pour les acteurs du secteur des transports.
Auparavant, la sécurité consistait à s’assurer que les véhicules étaient équipés de dispositifs de sécurité adéquats ou, dans le cas des entreprises de transport routier, à s’assurer que les conducteurs étaient reposés et qu’ils conduisaient leurs véhicules en toute sécurité.
Bien que ces domaines restent importants, la sécurité englobe désormais le nettoyage en profondeur, l’assainissement et les directives de distanciation sociale afin de contribuer à contenir la propagation du COVID-19.
La pression exercée sur les sociétés de transport pour qu’elles adoptent des mesures sanitaires supplémentaires se poursuivra probablement tant que le COVID-19 restera un risque critique.
6) Pénurie de conducteurs
Pour le segment du camionnage du secteur des transports, la pénurie de talents est un risque depuis plusieurs années maintenant. Mais avec le COVID-19 qui pousse certains conducteurs âgés à quitter le secteur par peur de tomber malade, la situation pourrait encore s’aggraver.
Les entreprises doivent donc se concentrer sur la protection de leurs conducteurs et de souligner le rôle qu’ils jouent dans le maintien de l’économie afin d’attirer de nouveaux conducteurs plus jeunes.